En réalité, je ne savais pas vraiment où poster ce long message sur ma vie personnelle...
Je pense que la journée du lundi aurait très bien pu être rédigée dans la section des coups de gueule
Lundi 14 août 2017, le réveil se déclenche à 4h25. Direction le boulot.
Début d'une semaine de célibataire pour moi puisque mon mécano préféré prend la route pour Bordeaux.
Son véhicule est chargé et un long, très long itinéraire l'emmène vers le sud de la France pour retrouver nos amis bordelais.
10h30 c'est l'heure de ma pause. J'en profite pour l'appeler et prendre la température sur ses conditions de circulation.
Pour mémoire, c'est le lundi qui précède le 15 août - férié en France.
Il s'avère que mes craintes ne sont pas fondées puisque tout va bien.
Le p'tit teigneux se vante même de n'avoir rien oublié : une fois n'est pas coutume.
Bref, mes 30 minutes s'étiolent comme neige au soleil et je reprends le travail.
Très peu de clients en cette journée ensoleillée. En même temps, en Valais aussi c'est férié
Tout d'un coup, le gérant (mon supérieur) me tend le téléphone du taf. Et ma collègue me dit que c'est la police
Je suis un peu inquiète quand je me présente à l'autre bout du fil. C'est mon cher Donati
Voilà que je me fais pourrir comme une grosse m... parce que j'ai mal rangé sa carte bleue et que, par ma faute, il est devant les stations essences et qu'il ne peut pas faire le plein.
Il est à Chasse-sur-Rhône à 300 bornes de la maison.
Fin énervé qu'il est, il n'a évidemment pas de solution et écoute à peine ma réponse concernant la disparition de sa précieuse CB.
Car il est le seul responsable de cet oubli
En effet lors de notre dernière virée en bécane le samedi précédent, il a voulu payer son essence et ses clopes mais j'avais déjà tout réglé.
Résultat son précieux objet a dû rester dans la veste moto!!!
Bref. On coupe la conversation.
Il va tenter de se débrouiller.
De mon côté, je dépeins la situation autour de moi et commence à présenter un départ anticipé du boulot si le manque de travail me le permet.
Du coup, ce n'est pas moi qui suis en cuisine ce midi.
Avant le coup de feu qui n'en sera pas un, je téléphone à Pierre et lui soumet mon idée :
"Je pars le plus tôt possible du taf. Je trouve ta CB et d'un coup de bécane, je te l'emmène : ça joue?"
Le temps que l'idée grimpe petit à petit dans son esprit brouillé par son énervement. Personne proche de la zone où il se situe ne répond présent à ses appels. Parce qu'avec un dépannage de 100 balles, il aurait pu se démerder pour la semaine. Mais ça n'a pas été le cas.
Il réalise que c'est la seule solution même s'il me faudra près de 3h30 pour le rejoindre sur place.
Il me demande de le prévenir quand je quitte le boulot.
J'arrive à m'en échapper à 12h50.
Je file à toute allure à la maison. Je regarde rapidement le trajet sur le net, prend mes CB ( suisse et française ), saute dans mes fringues moto, bois un petit verre d'eau, fais des câlins à minouchat et direction le garage.
Je trouve la CB dans la veste noire de monsieur et pas la grise comme il le pense.
Je monte sur ma bécane. Le réservoir est quasi plein mais je m'arrête quand même à la petite station coop à côté de la maison.
Je profite du pit stop pour prévenir Pierre de mon départ. Il note et dit qu'il m'attendra près des pompes à essence du centre commercial.
Je prends la route. 14h20.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je roule à donf. Non, je roule comme une malade. Je fais des dépassements sur les lignes blanches alors que je jure que je ne le fais jamais. Je harcèle les véhicules qui ne se poussent pas assez vite à mon goût. Je remercie tous les autres. Je salue tous les motards que je dépasse. Deux suivront un moment mon rythme soutenu avant de changer de direction.
Je fais le plein avec la CB de Pierre juste avant Chambéry. Je suis assez contente du chemin déjà parcouru malgré le temps qui passe tout aussi vite. Je regarde les détails du trajet que j'avais imprimé.
J'appelle Donati qui continue d'attendre. Je pense arriver avant 17h.
Je suis très soulagée de ne pas me perdre en arrivant sur Lyon. A la sortie de Chasse sur Rhône, je ne vois pas immédiatement le Géant. Je trouve un Grand Frais. Merdum
Je préviens PIerre par tél que je ne suis pas très loin mais il ne m'est d'aucune utilité pour m'orienter. J'entre dans une boulangerie et demande mon chemin.
Je remercie et m'éclipse. Je trouve le lieu de RDV. Je remarque immédiatement son audi mais impossible de bifurquer à gauche...
Je tourne comme une débile sur le parking de ce hypermarché sans parvenir à trouver la voie jusqu'aux pompes à essence.
Me voilà obligée de passer par le drive de McDo pour m'y rendre.
Je coupe mon moteur et remarque alors que je meurs de soif. Je tends de suite la CB à son propriétaire qui disparaît dans la minute pour faire le plein de son réservoir.
Pendant ce temps, je galère comme jamais pour quitter ma veste (double doublure que je n'ai pas enlevée avant de partir...
)
C'est vrai, j'ai pas précisé qu'il fait plus de 30 degrés aujourd'hui
Lorsqu'il revient, je pique sa CB pour faire aussi le plein de ma machine. Nous nous retrouvons ensuite devant le magasin.
Nous y entrons pour acheter à boire
Je trouve un Pulco citronnade 33cl au frais que je bois quasi d'une traite.
Avant de ressortir, je vois un bancomat. Je tente de tirer 20 €uros avec ma CB française. Refusé.
Merdum.
Pas grave. J'ai plus d'une flèche à mon arc
Devant la voiture, je fais un bec à mon p'tit teigneux préféré car lui comme moi avons des bornes à manger.
Il est 17h45 quand je redémarre.
On se sépare sur un malentendu concernant les nouvelles qu'on doit se donner. Moi je comprends simplement que je dois appeler quand je suis rentrée.
Je me vois sur la route sans un euro en cash avec une carte bleue qui ne semble en faire qu'à sa tête.
Inutile de dire que je vais totalement éviter l'autoroute payante.
Mon périple se fait donc sur ma capacité d'orientation que je trouve habituellement déplorable.
Je suis la nationale vers Chambéry. Je dois faire un détour par le col du chat car le tunnel du chat est en travaux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le traffic n'est pas trop dense et c'est agréable. Je respecte toutes les limitations de vitesse, évite les accélérations brutales. Ma conduite est souple, coulée, économique.
Mais rien n'y fait, ma jauge descend petit à petit. Ma meilleure conso m'a permis de faire 254 kil avec un plein.
Mon but aujourd'hui : réussi à traverser la frontière pour utiliser ma carte suisse et faire le plein.
Mon hésitation commence par une direction : soit Annemasse / Genève soit Thonon / Evian.
Je choisis la deuxième. Sur le parcours, un intermarché fermé. Normal : c'est presque 21h.
Pas grave, je connais les lieux et me dirige derrière le grand bâtiment vers les pompes 24h/24h.
Je descends pas de la moto et insère ma french CB dans le joli appareil qui la recrache dans la seconde.
Périmée.
Alors seulement, je constate que depuis mai 2017 j'aurai pu m'en faire un suppositoire de cette carte de crédit !!!!
Bon. J'ai plus le choix. Faut que je prenne la direction de Genève au lieu de Douvaine. Mon esprit fonctionne à 100 000 à l'heure.
StruD habite par là. Mais il est tard. Je me vois mal débarquer à l'improviste pour qu'il m'indique une station proche de la frontière.
Je me souviens alors qu'on avait déjà pris ce chemin. C'est tard, je suis fatiguée et je sais plus du tout pourquoi quand ni comment mais l'espoir renaît.
Je franchis la frontière déserte et 2 stations s'offrent à moi
Agip à ma droite et Tamoil à ma gauche.
Je choisis Tamoil. Je me parque devant la pompe. Ouvre la trappe du réservoir, décroche le tuyau et appuis vivement sur le pistolet.
..................
.....................
Rien.
Je réfléchis même plus. Je réagis par réflexe : je descends de la moto et approche de la porte de la station. Une employée est en train de panosser (passer la serpillière
)
Je lui demande si les pompes sont bloquées...
Au moment où elle me répond le rideau métallique commence sa descente
D'un mot elle demande à son collègue d'arrêter pour écouter ma demande.
Je lui explique que j'ai une carte v-pay et veux m'assurer que l'automate l'acceptera.
Elle répond que la machine me le dira tout de suite.
Je réexplique avec un grand sourire mon problème : si la machine ne l'accepte pas, je vais tomber en panne d'essence.
Ni une ni deux, elle dit à son collègue de débloquer les colonnes.
Je lui promets de faire le plus vite possible.
Je monte sur ma brêle. Je décroche le tuyau et l'essence en sort enfin. Au premier clac significatif (le plein est fait mais pas tout à fait), je raccroche le pistolet. J'ai pas le temps de faire le plein à ras. Mais je m'en fous : je vais pouvoir rentrer l'esprit libre et à une vitesse normale
J'entre dans la petite station : remercie mille fois la femme et me dirige vers le gars à la caisse pour régler mon dû.
Il me demande si je désire la quittance.
Ah, non! Rien que l'essence
Je les remercie encore de leur gentillesse
et les quitte en leur souhaitant une toute bonne soirée.
A deux minutes près : j'étais en rade
Veille de jour férié, les commerces ferment plus tôt. Donc 21h ici.
Je prends pas une seconde de plus. Il me reste encore beaucoup de kil jusqu'à la maison et je commence à 5h du matin le lendemain.
La circulation est normale mais le jour a plus que décliné. C'est franchement moins cool en moto.
Aux alentours d'Evian, je suis arrêtée à un feu rouge et j'entends mon téléphone sonner dans la veste.
Ouais mais non, je continue sur mon rythme, j'ai envie de rentrer. Vite.
Les derniers kilomètres sur autoroute suisse finissent de me tanner. J'en peux plus. Je ressens une fatigue profonde maintenant.
Il est 22h20 quand je range ma moto dans le garage. Je me défais de mes fringues de moto.
J'ouvre la porte de la maison, le chat accourt en miaulant.
Mais j'ai beau envie de le caresser, j'attrape le téléphone et appelle Pierre sur son portable.
Il me saute dessus : il était super inquiet. Il est arrivé avant moi à Bordeaux alors qu'il avait plus de kilomètres.
Il ne savait pas où j'étais, si j'avais eu un souci, si ....
OK ok,
Je suis désolée.
Il attendait que je l'informe même en faisant le plein.
Ben j'ai déconné, je m'en excuse. Il a inquiété d'autres personnes. Je constate que j'ai 7 appels manqués, 8 messages sur Whatapps, 3 sms, 1 appel sur Skype.....
Bon.
Je suis navrée.
Mais il est rassuré et peut se détendre avec les bordelais.
Quant à moi, je donne de la pâté à Saucisse ( c'est le nom du chat).
Moi, j'ai pas le temps de manger, demain sera un autre jour.
Je prends une douche. branche le réveil sur 4h25. Moins de 6h de sommeil si je m'endors dans la seconde
Evidemment, le chat en a décidé autrement vers 23h30, le con entre par la fenêtre avec un animal volant nocturne non identifié qui fait un boucan d'enfer. J'entends le chat qui saute partout, qui pousse des miaulement typiques.
Je me lève et le fous dehors.
La nuit commence.....................................